Depuis les élections législatives, Les Radicaux de Gauche se sont abstenus de commenter les pseudo événements qui ont suivi qui relèvent plus de la communication et des manœuvres politiciennes que d’une analyse politique sérieuse du résultat des élections. C’est en particulier le cas du Président de la République et de son camp qui n’ont pas tiré les leçons de la nouvelle donne résultant du vote des Français.e.s notamment sur le plan constitutionnel. Signant là un mépris démocratique qui annonce des colères populaires qui pourraient être inédites dans la rue et dans les urnes.
Pour Les Radicaux de Gauche des évidences s’imposent :
Aucun parti politique, ni aucune coalition n’a gagné les élections (puisqu’aucun camp n’a de majorité de gouvernement à l’Assemblée Nationale). Seul le Front républicain a triomphé et de nombreux députés LFI, PS, Ecologistes, macronistes ou LR ne doivent leurs élections qu’aux votes d’électeurs républicains de gauche ou de droite qui n’ont pas voté pour eux au premier tour. Au 2nd tour, chaque électeur du Front républicain passe donc un compromis en votant non pas pour son candidat favori et son programme, mais pour un candidat républicain faisant ainsi barrage à l’Extrême-Droite. Aux Partis républicains de faire de même à l’Assemblée Nationale en passant des compromis globaux ou texte par texte pour éviter le pouvoir de l’extrême-droite fascisante.
Quant au Président de la République, il doit admettre la défaite de son camp, le rejet de sa politique et le passage du pouvoir au Parlement. L’interminable séquence de consultations témoigne simplement du fait qu’Emmanuel MACRON n’a pas compris qu’il devait changer de paradigme. Si la Constitution lui donne le droit de « nommer » le premier ministre, la réalité parlementaire ne lui permet pas de le « choisir ». Le système politique allemand montre la voie. La majorité, même relative, de l’Assemblée Nationale doit s’efforcer de négocier une plateforme avec d’autres forces politiques, donc de passer des compromis jusqu’à une majorité de gouvernement, Si elle échoue, le Président passe au 2e groupe par ordre d’importance et ainsi de suite.
La nomination de Michel BARNIER montre que ni le Président de la République, ni certains responsables politiques n’ont compris (ou voulu comprendre) que le pouvoir était devenu parlementaire. Emmanuel MACRON parce qu’il continue à vouloir « nommer » un premier ministre qui ne remet pas en cause fondamentalement sa politique. Certains responsables politiques, notamment à Gauche, qui ont refusé de passer des compromis avec d’autres forces et ont voulu imposer leur programme, rien que leur programme. A partir de ce double blocage, alors que les Francais.e.s auraient pu bénéficier de mesures économiques, sociales et environnementales plus favorables, ils se retrouvent avec un gouvernement de droite, sous la pression directe de l’extrême-droite fascisante.
Si, par leurs votes, les Français.e. s ont changé le pouvoir présidentiel en pouvoir parlementaire, Emmanuel MACRON le refuse en accentuant l’hyper-présidentialisation de la Ve République. Il conserve, comme certains autres responsables politiques, son comportement ancien que ce soit par calcul ou refus d’évoluer.
C’est dommage pour les Français.e.s et pour la République, cela la met en danger et annonce des colères populaires qui pourraient, demain, occuper la rue et, surtout, faire céder le barrage républicain aux prochaines élections.