Emmanuel Macron possède l’art certain de créer des crises (gilets jaunes, Nouvelle Calédonie…) et de se mettre dans des impasses politiques.
La crise en Nouvelle-Calédonie est représentative des errances et des erreurs du pouvoir d’Emmanuel Macron et des impasses politiques de son interprétation de la Constitution.
Tout d’abord le dossier fut confié au Ministre de l’Intérieur, puis à Gabriel Attal, Premier Ministre, mais dans la verticale du pouvoir actuel, c’est le Président de la République, omnipotent et omniscient, qui est censé résoudre le problème.
Bien sûr le pouvoir a laissé traîner, pour ne pas dire pourrir, la situation et, devant les injonctions du Conseil d’Etat et sous la surveillance du Conseil Constitutionnel, il a dû s’en remettre à la délibération du Parlement.
A l’issue des votes du Sénat et de l’Assemblée Nationale, Emmanuel Macron a déclaré que les votes des deux chambres étaient nuls et non avenus et qu’il ne les appliquerait pas. Nouveau camouflet pour la représentation nationale.
Les Radicaux de Gauche dénoncent ce nouvel abaissement de la démocratie parlementaire par le pouvoir macroniste.
À l’issue de sa visite en Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron a formulé des propositions dont le caractère politique apparaît extrêmement inopérant au regard de la situation quasi insurrectionnelle du territoire et de l’urgence démocratique imposée par le Conseil d’État et le Conseil Constitutionnel. Sans parler de la situation sociale et économique.
Outre le retour à l’ordre républicain qui est un impératif majeur, Emmanuel Macron a affirmé qu’il ne passerait pas « en force », déclaration pour le moins étrange dans la mesure où le gouvernement fait adopter son budget à coup de 49.3, fait voter la loi sur les retraites toujours à l’aide du 49.3 et la loi Immigration grâce au RN. Le passage en force s’applique donc exclusivement contre la représentation nationale, contre les syndicats et contre sa propre majorité relative. Le pouvoir macroniste s’incline seulement face à un rapport de forces violent et extra légal (gilets jaunes, Nouvelle-Calédonie…)
Quant à la proposition d’organiser un référendum sur la composition du corps électoral en Nouvelle-Calédonie, les Radicaux de Gauche ne peuvent la considérer que comme un gadget médiatique d’Emmanuel Macron. En effet, faire trancher par oui ou par non une situation sociale, politique et même géopolitique et économique aussi complexe relève de l’aberration institutionnelle, surtout lorsque l’on connaît l’impopularité du Président de la République et du pouvoir actuels.