Alors que les tribunaux français avaient acté, en dernier ressort, la stricte application du droit, en l’espèce la Loi Léonetti de non acharnement thérapeutique, alors que la Cour Européenne des Droits de l’Homme a enjoint la France d’arrêter l’acharnement sur Vincent Lambert, alors que sa femme et son frère se battent sans relâche pour faire respecter la volonté même de Vincent Lambert, la cour d’appel française a inexplicablement décidé de rétablir les soins maintenant Vincent Lambert en état végétatif.
Les Radicaux de Gauche dénoncent une décision qui soumet le droit aux demandes liberticides d’intégristes religieux. Ceux-celles qui, non content.e.s de bloquer une avancée pour le droit de mourir dans la dignité souhaitée par plus de 85% des français, souhaitent institutionnaliser l’acharnement thérapeutique contre l’avis du patient. Dans ce contexte douloureux , la question qui se pose est : « Quelle est la volonté de la France de faire appliquer la loi Française ? » Aujourd’hui l’intégrisme religieux prend en otage Vincent Lambert et tou.te.s les français.e.s en imposant la « sacralité mystique de la vie » à notre République Laïque et à notre justice indépendante, face à la volonté des citoyen.ne.s français.e.s et à la possibilité pour chacun.e de choisir ses propres conditions de fin de vie.
Enfin, ce combat interminable pour une justice humaine et pour le respect de la volonté de Vincent Lambert montre également les limites de la loi Léonetti.
Cette loi, écrite par un médecin pour des médecins, ne prend pas en compte la volonté du patient. Seuls 1% des citoyen.ne.s français.e.s ont rédigé des directives anticipées, pourquoi le feraient-ils-elles tant que celles-ci ne s’imposent pas au médecin s’il les « juge inappropriées » ?
Qui décide si vous n’avez pas rédigé de directives anticipées ? La loi ne prévoit pas de chaîne de décision, même après révision en pleine « affaire Vincent Lambert », laissant des familles se déchirer sans tenir compte de la décision du/de la principal.e interessé.e. La Belgique a prévu une chaîne de décision clairement définie, plaçant les conjoints en premier, les enfants et les parents ensuite.
Pour toutes ces raisons et pour la liberté de choix chère aux Radicaux de Gauche, nous souhaitons une nouvelle loi sur la fin de vie en France, qui définit une chaîne de décision en l’absence de directives anticipées (DA), des DA contraignantes et opposables, le respect de la volonté du patient quel que soit son choix : rester jusqu’au bout, sédation profonde et continue ou euthanasie.
Demandons à la France d’assumer aujourd’hui et de mettre fin au calvaire de Vincent Lambert et de ses proches. Demandons-lui de nous garantir le respect de nos choix. Ne nous laissons pas voler notre fin de vie par des intégristes religieux.