Treize nouveaux morts viennent s’ajouter au prix humain, toujours plus lourd, que paie la France pour ses opérations extérieures, justifiées en principe par la défense de l’UE contre la menace terroriste. Nos forces, suppléant de plus en plus difficilement à la faiblesse opérationnelle des pays du théâtre sahélien et à l’abstention d’autres forces européennes, ont besoin d’être moralement et matériellement soutenues.
Les Radicaux de Gauche – LRDG honorent et partagent le deuil des familles et des proches des soldats ou marins, sous-officiers, officiers et personnels civils qui sacrifient leur vie ou leur santé et soulignent l’engagement sans faille de nos personnels au service de la sécurité collective. Cet engagement dans une mission délicate et dangereuse, met la France au premier rang des pays combattant activement la menace terroriste où et dès qu’elle se manifeste.
Pour autant, il est devenu indispensable de s’interroger sur la cohérence et même sur une partie des motivations du volet militaire de notre politique extérieure et européenne. Il faut aussi rappeler trois principes de base. Le premier est que les ventes d’armes ou les intérêts industriels doivent être mis au service de la politique extérieure de la France et non l’inverse. Le second, qu’une action militaire européenne ne précède pas un accord politique sur des objectifs précis et négocié au besoin avec insistance, avec nos partenaires ; elle doit le suivre. Le troisième, qu’une spirale d’engagement de plus en plus lourd et solitaire doit être évitée car elle mettra nos relations avec les pays devenus indépendants du théâtre aussi bien qu’avec ceux du Maghreb ou du Machrek, sous une tension préjudiciable à nos et à leurs intérêts : la France deviendrait ainsi un bouc émissaire pendant que d’autres renforceraient leur influence dans une zone qui lui est culturellement et humainement liée.
Les Radicaux de Gauche – LRDG réclament donc, pour mettre fin à une longue dérive, un recadrage de notre politique extérieure qui doit rester dans ses principes une prérogative du Parlement, même si sa mise en œuvre relève bien de l’Exécutif. Ils demandent que notre Défense redevienne l’objet d’une politique globale et cohérente. Cette cohérence doit être interne mais aussi externe, reliée à notre stratégie d’influence culturelle et économique, à notre sécurité intérieure, à nos relations avec les autres états de l’UE ou nos autres alliés et partenaires. Ils feront des propositions dans ce sens.