Au moment où les budgets de l’Etat doivent d’abord assurer l’aide nécessaire aux Français touchés et menacés par la perte ou l’interruption de leur emploi ainsi qu’au Service Public et aux entreprises qui le justifient, la procédure de classement comme monument historique de la basilique du Sacré-Cœur vient miraculeusement de s’accélérer.
Cet édifice érigé « en repentance » après la Commune de Paris, ne bénéficie pas pour l’instant de financements publics ; mais s’il est classé, il ouvrirait droit à des subventions publiques importantes. Les Radicaux de Gauche (LRDG) constatent qu’une fois de plus on tourne la Loi séparant clairement le patrimoine de l’Etat (lieux de culte anciens) de celui d’une organisation confessionnelle. De plus il est parfaitement impensable dans une République laïque de financer un monument où trône le texte suivant, flétrissant un gouvernement légal de la République :
En présence des malheurs qui désolent la France et des malheurs plus grands peut-être qui la menacent encore.
En présence des attentats sacrilèges commis à Rome contre les droits de l’église et du Saint siège, et contre la personne sacrée du vicaire de Jésus Christ.
Nous nous humilions devant Dieu, et réunissant dans notre amour l’Eglise et notre patrie, nous reconnaissons que nous avons été coupables et justement châtiés.
Et pour faire amende honorable de nos pêchés et obtenir de l’infinie miséricorde du Sacré Cœur de Notre Seigneur Jésus Christ le pardon de nos fautes, ainsi que les secours extraordinaires qui peuvent seuls délivrer le Souverain Pontife de sa captivité et faire cesser les malheurs de la France nous promettons de contribuer à l’érection à Paris, d’un sanctuaire dédié au Sacré Cœur de Jésus.
Au gouvernement de faire de la disparition définitive de cette inscription, une condition suspensive de toute décision éventuelle de classement. Refuser de le faire trahirait chez l’Exécutif une vision électoraliste et confessionnelle biaisée alors qu’il se réclame en même temps de la solidarité nationale et du refus des « séparatismes ».
Les Radicaux de Gauche proposent aux organisations républicaines qui se reconnaissent de la Laïcité de soutenir leur proposition et d’exiger de plus, comme l’exemple de la reconstruction de Notre-Dame de Paris en démontre hélas la nécessité, la plus grande transparence et la plus grande rigueur dans l’octroi de fonds publics dans un contexte confessionnel.