La République a évité le pire et nous devons nous en féliciter car l’extrême-droite n’a pas franchi la porte du pouvoir présidentiel hier en France.
Nous avons soutenu Fabien Roussel au premier tour de l’élection présidentielle. Ce fut un choix de raison et de cœur pour un candidat courageux face aux populistes, clair sur la laïcité, concentrant ses attaques sur la droite. Il porte un réel projet de rassemblement dans un sens avéré du collectif. Parce que nous sommes des républicains de gauche et plaçons la Liberté, l’Égalité, la Laïcité et la Fraternité avant toute autre considération, notre choix a été clair pour le second tour.
Cette élection présidentielle a confirmé et amplifié le bouleversement politique de 2017. Les partis dits « de gouvernement » s’effondrent. L’extrême-droite progresse et se renforce particulièrement dans les départements éloignés des métropoles (notamment dans les outre-mer).
La responsabilité du président sortant est immense. A gauche et dans le pays, très nombreux sont les Français qui ont voté pour lui hier par rejet de Marine Le Pen. A ceux-là, nous proposons de faire échec à la politique du Président réélu lors du troisième tour que constitueront les élections législatives. Cette perspective est indispensable et nous voulons une cohabitation. Les communistes, les socialistes et les écologistes représentent 9% des votes du premier tour. C’est peu pour chacun d’entre eux, mais c’est indispensable pour une coalition de transformation sociale. Les résultats du 1 er tour ont donné à Jean-Luc Mélenchon la responsabilité d’organiser le rassemblement. C’est aussi aux dirigeants des autres partis de gauche de faire preuve de bonne volonté et d’ouverture. Nous lui avons écrit et en ce sens.
Nous avons également fait le choix, depuis plusieurs années et de manière de plus en forte et
structurée, de rapprochement avec d’autres partis issus, comme nous, de la gauche républicaine.
Nous, radicaux de gauche, héritiers de Joseph Caillaux, Jean Zay, Jean Moulin ou Michel Crépeau, prenons et prendrons notre place dans la reconstruction de la gauche française.
Il s’agit de permettre à toute la gauche de montrer aux Français qu’elle peut prendre toutes ses
responsabilités. Elle n’a jamais été monolithique. Quand elle a su faire de sa diversité une force, elle a gagné. C’est de nouveau nécessaire et possible et ce à quoi nous nous sommes attelés dans ce contexte très singulier et difficile.
Par Isabelle Amaglio-Térisse et Stéphane Saint-André, Co-présidents des Radicaux de Gauche.