Sartrouville, Béthune
Le 18 juin 2024
Chères amies, chers amis,
A peine les résultats des élections européennes ont-ils été connus que le Président de la République en a organisé l’occultation en annonçant une dissolution de l’Assemblée nationale.
Cela a eu pour effet immédiat de reléguer les analyses à froid tirées de ce vote, notamment la sanction infligée au camp présidentiel. Au-delà, cette annonce opère une véritable séquestration du temps démocratique de campagne par un resserrement inédit des délais. Moins d’une semaine pour déposer les candidatures et cinq jours pour envoyer aux imprimeurs le matériel de vote.
Naturellement, l’objectif était d’agir par sidération en ôtant aux oppositions les moyens de s’organiser pour présenter des candidats susceptibles d’être élus. Chacun peut constater qu’à droite cela a fonctionné pleinement et même, certainement, au-delà des projections. Le président des Républicains enfermé au siège de son parti pour ne pas en rendre les clefs tout en prenant la poudre d’escampette pour l’extrême-droite. La candidate de Reconquête en claquant la porte pour appeler à voter pour sa famille d’origine. A gauche, un sursaut a permis la constitution d’un front populaire que nous avons appelé de nos vœux et auquel nous nous sommes associés dans l’esprit immédiatement. Las, les ressorts de la Nupes ont été réactivés, d’autant que ce contexte a offert, en soi, une prime aux grandes formations politiques.
Certes ce « nouveau Front populaire » est moins étriqué mais comment comprendre que les Radicaux de gauche n’y aient pas été associés malgré notre mobilisation ? Ce sont des choix politiques dont le « club des 4 » devra répondre un jour car notre incompréhension est largement partagée.
Dans cette situation, nous avons gardé notre boussole : agir selon nos valeurs, en responsabilité et cohérence. Nous continuons à soutenir la dynamique d’un Front populaire. En responsabilité, parce qu’il est de notre devoir de faire gagner la gauche pour empêcher de laisser la France entre les mains de l’extrême-droite qui n’est et ne sera jamais la solution aux problèmes des Français. Nous avons donc choisi de rester au sein du Nouveau Front Populaire car c’est un vent d’espoir qui s’est levé face aux attentes des Français pour plus de République, plus de justice fiscale et sociale.
Nous avons entendu leur message aux Européennes, leur colère dans un vote-sanction et non un vote d’adhésion.
Nous avons pris acte du résultat limité de notre liste de la Gauche unie, portant les valeurs humanistes, sociales, de souveraineté industrielle et de laïcité en Europe. Ce fut une belle campagne, une belle visibilité pour nos valeurs et notre parti mais cela n’a pas suffi. Avec un plafond (un plafond de verre ?) à 3%, notre message n’est pas parvenu à toucher le plus grand nombre. Ce scrutin a recomposé le paysage politique à gauche et doit permettre de construire une réponse forte qui permettra de combattre le RN sur le fond. C’est le sens de notre adhésion au principe du nouveau Front populaire. A nous de trouver notre voie pour y parvenir et nous nous y employons déjà malgré l’adversité.
Ainsi, 3 candidates portent directement nos couleurs dans ces législatives. Elles contribueront le 7 juillet à faire battre le Rassemblement national ce qui constitue une priorité première. Pour cela, et au-delà de ces circonscriptions que nous avons ciblées en nombre restreint, nous soutenons et soutiendrons plusieurs candidats, aux profils clairement républicains et de gauche notamment par leur approche laïque et universaliste, leurs positions sur les services publics et le pouvoir d’achat.
Car, nous, Les Radicaux de Gauche, nous continuerons à avoir la volonté de construire une réponse politique autour d’un projet de valeurs, d’un projet de protection pour les plus fragiles avec nos partenaires de la gauche.
Nous nous inscrivons donc, plus déterminés que jamais, dans ce travail de reconstruction de la gauche, avec espoir et responsabilité, pour contribuer à écrire une nouvelle page. Transformer les appels en dynamique réelle.